CONSOMMER AUTREMENT

L'objectif de la consom'action est double : d'une part, polluer moins et consommer moins de ressources planétaires, d'une autre affaiblir les multinationales. Celles-ci n'ont rien de diabolique en elles-mêmes mais que certaines soient plus riches que des états leur permet d'avoir un impact démesuré sur les choix gouvernementaux. Elles abusent également du système des "revolving doors", terme qui désigne le transfert d'un membre haut-placé d'une multinationale vers un poste de fonctionnaire depuis lequel il peut peser sur des prises de décisions qui servent son entreprise de départ. La commission européenne est, par ailleurs, une assemblée composée de technocrates non élus souvent issus de multinationales ou en contact avec leurs lobbyistes, et elle a tendance à défendre les intérêts de ces dernières au mépris de la volonté des peuples européens (qui, par exemple, refusaient les OGM mais se les sont vus imposer malgré tout).

Les seuls à pouvoir s'assurer que les décisions européennes restent représentatives des souhaits des citoyens, sont toi, lecteur du site, et moi. Si tu crois que j'exagère le pouvoir des multinationales, apprends qu'à la Cour Suprême américaine en 2013 trois des neuf juges étaient des ex-employés de Monsanto et "bizarrement" la plupart des condamnations initiales de cette entreprise ont été invalidées par cette Cour - les minutes d'un procès qui paraissaient sur un site universitaire ont même été remplacées par un article sans rapport et en allant les consulter sur un autre site institutionnel, surprise, surprise, elles donnent une exécrable image de l'entreprise - .

Pour affaiblir ces multinationales qui ont tellement d'argent qu'elles dictent leurs lois au sein même des états, il suffit d'éviter d'acheter leurs produits. Je sais bien que l'appel au boycott est interdit en France, mais pas dans d'autres démocraties, et ouf, ce site est hébergé à l'étranger (pas aux Etats-Unis, bien entendu, dont le quasi-monopole fait frémir). Eviter d'acheter à des groupes surpuissants n'est pas compliqué (sauf dans le cas des entreprises pétrolières, à moins de réussir à se passer de voiture, bien sûr...).

Voilà ce que je fais et je te propose de m'écrire pour me suggérer d'autres pistes.

Pour limiter mes achats à de grands groupes, je consomme moins (deux fois moins de lessive dans le bac, pour être belle pas de maquillage mais du sport, des couvercles sur les casseroles, etc...). Les économies réalisées me permettent d'acheter plus souvent des produits biologiques ou de l'artisanat local. Je peux aussi m'offrir un soin bien-être qui fera de moi une citoyenne plus détendue, donc plus sociable, ou donner à une association caritative.

Ah, oui, tu as raison, si je consomme peu, il y aura des milliers de chômeurs de plus car mon choix amène à terme à freiner la production d'objets. Et alors ? Nous allons également repenser le travail et notamment le partager pour passer plus de temps à nous investir pour le bien commun et à partager avec nos enfants, ces grands bousculés de la société actuelle.

Je produis aussi moi-même plutôt qu'acheter.

Je fais mon potager, mon pain et mes yaourts. J'ai pris un temps partiel pour m'occuper de mon fils et c'est fou tout ce qu'il apprend en me voyant faire. Au moins un qui saura utiliser ses mains !

De plus, quand je fais ma robe, je sais que ce vêtement n'a pas coûté la vue à une chinoise exploitée qui travaille dans des usines où des vapeurs toxiques sont émises. Je sais aussi que je développe des compétences pratiques et que ça fait de moi un être humain plus compétent et complet que si je passe mon temps à pousser des caddies. J'ai également le sentiment de m'inscrire modestement dans la lignée de Gandhi qui prônait aux Indiens de filer leur coton eux-mêmes pour instaurer un nouvel ordre social. En plus l'ex-président urugayen, Pepe Mujica, dit que l'on pense avec ses mains, alors autant diversifier ses activités pour mieux penser, non ?  La petite chinoise qui produit les robes n'aura pas de travail? Alors tant mieux, ainsi elle pourra retourner vivre auprès de ses enfants, si souvent confiés aux grands-parents à des milliers de kilomètres. De plus, le gouvernement chinois devra, si je consomme moins, développer son marché intérieur et donc augmenter les salaires pour que le peuple ait les moyens d'acheter ce qu'il produit et qui est parfois vendu plus cher là-bas qu'ici, dans une guerre commerciale sans merci. Alors oui, je vais continuer à faire mes robes. Et il ne s'agit pas de priver les Chinois de travail car c'est un peuple magnifique et qui a vécu des atrocités lorsque les Anglais ont rendu leurs élites accros aux drogues lors de la guerre de l'opium au milieu du 19e siècle, juste pour pouvoir acheter du thé. Chaque Chinois a, de toutes façons, bien plus besoin d'un emploi que moi, qui n'ai jamais souffert de la faim et suis protégée par un système social performant. En parallèle, je milite donc pour une internationalisation des mouvements syndicaux.

Ce que je ne produis pas, je le répare et je me fais éventuellement aider dans les repair cafés. C'est fou ce que cela stimule ma créativité !

Si je n'ai pas le temps, je contacte un artisan qui s'est spécialisé dans le recycl'art.

Et si je veux m'attaquer à des projets plus techniques, direction les fab labs!

J'échange plutôt qu'acheter. Emmaus, les trocantes, ressourceries et autres vides-greniers sont désormais complétés par les formidables sites d'échanges ou de vente d'occasions sur internet (certes dans les mains de grands groupes, mais ne soyons pas plus royalistes que le roi, au risque de s'empêcher complètement de vivre, une saine écologie passe par des compromis sinon elle n'est pas vivable).

J'achète dans les solderies. Elles reprennent des invendus ou des objets issus faillites et de saisies en douane et contribuent ainsi au recyclage de produits autrement destinés au rebut. De plus, ces enseignes ne font pas ou peu de ces publicités qui constituent une pollution psychique envahissante.

En achetant en solderie, je ne participe pas à la demande pour toujours plus de produits dont la fabrication consomme des ressources dont certaines ne sont pas renouvelables.

Les réseaux commerciaux actuels ont majoritairement des pratiques insuffisamment éthiques et le seul moyen de protester est de faire la grève des courses... Alors à cette baisse des achats, j'ajoute la publication de messages engagés sur les pages des réseaux sociaux des grandes entreprises, dénonçant le dumping à l'étranger, des formes de quasi-esclavage des travailleurs, le placement de profits dans des paradis fiscaux ou la pollution de l'air, de l'eau ou de la terre.

J'achète aux gens que j'aime. Je choisis l'étal au marché dont le vendeur est un chic type qui utilisera mon argent pour acheter une voiture qui pollue peu et non un arrogant qui s'achète des 4/4 pour écraser les autres. Cynisme pour cynisme, il est préférable que ce soient les personnes odieuses et sans scrupules qui meurent de faim que celles qui sont sympathiques et respectueuses ! Même dans la jungle, on peut faire sa loi à soi...


Je préfère les coopératives. Les mutuelles d'assurance, magasins ou banques coopératifs ne sont pas soumis aux risques de la spéculation, ni à l'obsession du profit maximal d'actionnaires qui n'envisagent pas le coût humain et écologique de leurs décisions, alors je les privilégie. Je reste cependant prudente.

Quand on parle de Biocoop, on se dit qu'on est face à une valeur sure : du bio d'une part, de la coop, d'une autre. Et bien ce n'est pas si simple car la plupart des Biocoops ne sont pas des coopératives mais des entreprises. J'ai failli en tomber à la renverse quand j'ai appris ça! Sinon elles vendent des produits qui ne sont pas juste bio mais également issus du commerce équitable. Le cahier des charges est exigeant et scrupuleusement suivi. Si le prix des aliments est plus cher, on s'aperçoit vite aussi que ceux-ci sont plus nourrissants car pas gonflés artificiellement à l'eau par exemple. Leur goût est souvent plus agréable aussi, même si cela a tendance à se perdre depuis quelques années. De plus certains producteurs bio n'hésitent pas à escroquer et à faire payer des courges trois fois plus cher qu'en conventionnel alors qu'elles n'ont demandé aucun travail supplémentaire ou à "refourguer" de vieilles pommes moches à cet acheteur parfois un peu trop bienveillant, tout en vendant les plus belles, moins cher, en supermarché...

La Nef permet depuis plus de vingt ans d'investir dans des projets à vocation écologique ou sociale. Pas de risque de tomber sur des produits fiscaux louches chez eux. L'argent "travaille" pour des projets sociaux ou écologiques et non à financer l'industrie de l'armement ou le développement des OGMs. Pour autant, il est difficile de trouver chez eux un investissement simple qui permette que son épargne ne perde pas de valeur en cas d'inflation. Plus grave quand on demande le remboursement d'un compte à terme à son terme, la Nef fait la sourde oreille. 

Le Crédit Coopératif est encore plus douteux, certains de ses employés expliquant même que les produits d'investissement qui y sont proposés sont en tous points identiques à ceux des autres banques et qu'il ne s'agit que de Green Washing. A vérifier...

La Maif, une assurance coopérative doublée d'une banque, est plus intéressante. Elle répartit les excédents réalisés entre les sociétaires sous la forme d'une ristourne ou les affecte au renforcement de l'assise financière du groupe. Malheureusement cette mutuelle a tendance à se disperser dans des actions inutiles (pseudo-formations, sites sans intérêt, concerts ?!)


Les clés psychologiques si l'on veut économiser les ressources quand on consomme

Ce n'est pas compliqué, si l'on veut sauver l'homme des conséquences de la pollution (et ce sont bien les hommes qu'il faut sauver, car la planète en a vu bien d'autres, elle, et ne craint pas grand chose), il faut consommer deux à dix fois moins. Pour que tout le monde vive comme un Américain ou un Français, il faudrait sept planètes comme la terre, donc, comme on n'en a une seule, soit on consomme moins, soit on supprime les six septièmes des humains de la planète. Qui hésite encore à changer de mode de vie après cette équation ?

Page en cours de finalisation, désolée...

Consommer moins implique de sortir d'un système

La peur de l'exclusion du groupe social est une caractéristique commune aux humains et la mode joue dessus. Se ringardiser en n'ayant plus les derniers gadgets à la mode peut être insupportable quand on est inconsciemment terrorisé à l'idée du rejet (et cela est d'autant plus marqué que l'on en a souffert dans son enfance). Si l'on prend conscience de ce besoin d'appartenir à un groupe, on peut aussi réaliser que le choix d'achats différents permet de rejoindre une communauté altermondialiste globalement accueillante (bien sûr on peut regretter que certains, comme ailleurs, jugent sur des codes vestimentaires post-hippie et qu'ils aient des a priori contre les personnes en costume-cravatte ou en jolie robe : disons qu'ils sont ouverts à tous sauf à ceux qui ne leur ressemblent pas, comme une majorité des suiveurs des autres milieux, et donc pas mieux...)

On ne sera donc pas seul même si l'on s'exclue de certains milieux matérialistes, mais sera-t-on vraiment bon citoyen ? Après tout, quand on troque, on ne paie pas d'impôts or ceux-ci sont utilisés pour améliorer la société, non ?... Oui, mais une partie sert à financer en France une des trois armées les plus coûteuses au monde, alors cela vaut peut-être la peine de titiller le système, sans le remettre en cause totalement pour autant car les crises mènent au chaos et que nous avons plutôt besoin d'une meilleure organisation pour mettre en place une économie circulaire, solidaire et écologique.

Aucune société n'aurait survécu sans troc : dans le passé les fermiers s'entraidaient pour les foins, on échangeait fruits contre légumes, etc... Les sites de covoiturage, de partage d'habitations ou d'outillage permettent le retour de l'entraide avec une grande souplesse et amorcent une véritable transformation sociale dans laquelle la gratuité devient la norme. Les millions de vidéos, de textes, de musiques gratuitement offerts sur internet contribuent également à cette révolution qui remet du pouvoir dans des mains individuelles et court-circuite certaines grosses structures (en en faisant émerger d'autres notamment les GAFA...). Certes, l'état va perdre un certain nombre de taxes, mais à moins d'interdire les dons et les cadeaux, cette évolution est imparable.


Participez! Quelles autres évolutions psychiques sont nécessaires, à votre avis, pour une consommation compatible avec la mise en place d'une société au service du bien-être et du développement de l'homme?

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